Le moteur roue avant
Pas de raison de chercher midi à quatorze, l’expression “moteur roue avant” désigne en toute logique l’ensemble des moteurs placés au niveau de la roue avant du vélo, et plus précisément dans sa partie centrale appelée moyeu. On notera toutefois que ce dispositif implique un ensemble de câblages qui parcourt l’ensemble du véhicule.
À l’heure actuelle, les moteurs roue avant sont toujours les plus répandus dans le monde. On les retrouve généralement sur les modèles d’entrée de gamme. Bon marché et nécessitant peu d’entretien, ils offrent des performances efficaces et satisfaisantes pour la plupart des usagers, et tout particulièrement ceux qui débutent sur un vélo électrique.
La puissance moteur étant transmise à la roue avant, votre vélo vous procurera la sensation d’être tirée vers l’avant (la fameuse traction), notamment au moment du démarrage. En terme de puissance de couple, les moteurs roue avant se situent pour la plupart entre 30 et 50 Nm, ce qui fait amplement l’affaire pour le plat et les reliefs modérés, mais peut se révéler insuffisant face à des côtes très accentuées.
Pour ce qui est de la tenue de route, ce type de moteur présente un avantage auquel certains d’entre vous seront sûrement sensibles. Son poids permet en effet à la roue avant de mieux coller à la chaussée, ce qui réduit par conséquent les risques occasionnés par la perte d’adhérence de la roue arrière (qui permet de tenir l’équilibre) dans les virages par temps de pluie.
L’électrification roue avant est la plus facile à installer pour transformer son vélo classique en VAE. Par contre, si vous êtes amené à changer votre roue ou votre chambre à air suite à une crevaison ou un endommagement sévère, il sera nécessaire de le retirer puis de le remettre en place, ce qui gonflera à coup sûr – sans mauvais jeu de mots – le tarif global de la réparation.
Léger et fluide, le moteur roue avant fonctionne parfaitement avec tous les types de dérailleurs et de boîtes de vitesses (manuelle, automatique, Rohff, boite Nu Vinci, etc.). De par son emplacement, il soulage la transmission et augmente donc naturellement la durée de vie de celle-ci. En revanche, il est incompatible avec les moyeux dynamo. Évitez également de l’associer à des freins à tambours et des entraxes de roue trop étroits ou trop larges. Si votre choix est déjà fixé sur un vélo hollandais électrique doté d’un moteur roue avant, nous conseillons de l’associer idéalement à une boîte automatique Nu Vunci, un régulateur de vitesse (Cruise Control) et un contrôleur de 12A ou 15A en fonction du diamètre de la roue.
Un modèle de Oma Premium électrique avec moteur roue avant.
Et un triporteur électrique Smiley dont le moteur est situé au niveau de la roue arrière.
Le moteur roue arrière
Première chose à savoir sur ce type de moteur : ils sont rigoureusement incompatibles avec une boîte de vitesses, puisque celle-ci est placée à l’intérieur du moyeu arrière. La seule option qu’il vous reste est donc le dérailleur, plus fragile et fastidieux à entretenir. En outre, une chaîne qui déraille régulièrement peut engendrer un dérèglement du capteur de pédalage et donc du système électrique de votre vélo adoré. Pour éviter cela, il vous faudra effectuer un réglage spécifique du dérailleur du vélo, qui aura inévitablement pour résultat de réduire sa durée de vie.
L’équilibre des masses est une donnée à prendre en compte si le modèle qui vous intéresse est doté d’un moteur roue arrière. Imaginons que vous ajoutiez un enfant ou des objets lourds sur le porte-bagage arrière (qui comprend peut-être déjà la batterie électrique), et ce sera plus de 70% du poids total qui se retrouvera à l’arrière du véhicule. Dans les montées, la roue avant aura alors tendance à flotter. Ce qui, vous l’admettrez, n’est pas le top du top au niveau du confort de conduite… Bref, les modèles de vélos avec moteur roue arrière seraient plutôt à réserver à ceux qui disposent d’un budget limité et n’envisagent que des trajets courts ou de pur loisir avec peu de dénivelé.
Ce défaut des moteurs roue arrière s’estompe très nettement quand il est question des vélos cargos électriques de type biporteur ou triporteur. Leur coffre plus ou moins grand est conçu pour accueillir des enfants, des courses ou du matériel. Quand il est chargé, l’équilibre des masses est donc bien mieux réparti. Petit bonus supplémentaire : vous ressentirez l’agréable sensation de poussée dans le dos, propre aux moteurs roue arrière, à chaque changement de vitesse !
Le moteur pédalier
Placé, comme son nom l’indique, au niveau du boîtier de pédalier, le moteur pédalier est synonyme de montée en puissance, et cela dans tous les sens du terme. En effet, depuis quelque temps, il est clairement poussé en avant par les fabricants et les revendeurs de vélos électriques tant il semble répondre aux besoins actuels de leur clientèle. Surtout, le couple d’un moteur pédalier peut atteindre facilement les 70, 80 voire 90 Nm, là où les moteurs situés dans la roue dépassent rarement la barre des 65 Nm. Cette puissance accrue, qui permet d’aborder sans problèmes tous les types de dénivelés, lui vaut les faveurs à la fois des amoureux de la performance et des non-sportifs à la peine sur les côtés un peu raides.
Niveau confort de conduite, le moteur pédalier a de quoi faire taire la concurrence. Le capteur de puissance analyse en direct la pression exercée sur les pédales par le cycliste et attribue en conséquence le bon nombre de watts pour l’assister dans son effort. La position plus ou moins centrale du moteur pédalier présente plusieurs avantages : elle l’aligne parfaitement avec le centre de gravité du vélo, répartit mieux l’équilibre des masses, bénéficie de la réduction de la boîte de vitesses et améliore le rendement du fait de sa proximité avec la transmission. La maniabilité et la stabilité s’en trouvent logiquement renforcées.
Aucun débat possible non plus pour ce qui est de l’entretien et des réparations. Les moteurs pédaliers sont réputés pour leur fiabilité qui n’occasionne quasiment pas de SAV. Ils sont nettement moins sujets aux chocs que leurs cousins cités plus haut et n’ont pas besoin d’être retirés en cas de démontage des roues.
Le moteur pédalier doit bien quand même avoir quelques défauts, vous demandez-vous certainement. Avouons-le : c’est le cas. Tout d’abord, il est plus lourd qu’un moteur roue avant (1.5 kg de plus en moyenne) et à l’occasion plus bruyant. De par son emplacement, le moteur pédalier ne peut pas être associé qu’à un seul plateau. Conséquence : avec un dérailleur, la plage de développement se trouvera forcément réduite par rapport à un système avec triple plateaux à l’avant. Si vous optez pour une boîte de vitesses, le moteur pédalier doit être désactivé à chaque changement de rapport, sous peine d’endommager la chaîne et de devoir la changer régulièrement. Normalement, un capteur est là pour faire ce travail, mais, avec certains types de boîte de vitesses, il est conseillé de relâcher à ce moment précis la pression sur les pédales, avec l’inévitable baisse de régimes que cela peut provoquer. Petite précision à ce sujet : la boîte Nu Vinci, que nous recommandons généralement pour nos VAE hollandais, n’est pas concernée par ce problème.
Le principal frein à l’achat d’un vélo électrique équipé d’un moteur pédalier reste très probablement son prix. Celui-ci s’explique par le grand nombre de pièces qui composent l’appareil, la présence de un à trois capteurs et l’installation plus complexe pour que pour un moteur roue. Ceci dit, cet investissement supérieur au départ sera largement rentabilisé sur le long terme.
Un moteur pédalier Shimano pour biporteur électrique Bakfiets Confort Steps
Un moteur pédalier Yamaha pour triporteur électrique Babboe Curve Moutain
Un moteur pédalier Bosch monté sur un biporteur électrique Urban Arrow Family
Marques et modèles
Aujourd’hui, la grande majorité des nouveaux modèles de vélos électriques sont dotés de moteurs pédaliers. Sur le site d’Amsterdam Air, ceux que nous proposons peuvent être classés en fonction de quatre grandes marques : Shimano Steps, Yamaha, Brose et Bosch. Shimano équipe notre biporteur électrique maison ainsi que l’ensemble des vélos cargos Bakfiets. Tous nos biporteurs et triporteurs Babboe sont assistés, quant à eux, par des moteurs pédaliers Yamaha, une marque investie depuis longtemps dans ce domaine. Brose, en revanche, n’a succombé que depuis peu à cette tendance mais a su bien prendre le train en marche. Le fabricant danois Triobike lui a donc confié la motorisation de tous ses vélos cargos.
Vous aurez peut-être remarqué qu’Amsterdam Air avait récemment accueilli sur son site les biporteurs et triporteurs électriques de la marque néerlandaise Urban Arrow. Tous les modèles sont équipés de moteurs pédalier Bosch, fleuron de la fameuse Deutsche Qualität. Dans le cas des vélos cargos familiaux, trois types de moteurs pédaliers vous sont proposés en fonction de la puissance dont vous aurez besoin pour vos trajets : Active Plus, Performance et Cargo Line. Pour vous aider dans votre choix, Bosch a mis au point un outil en ligne extrêmement pratique et disponible en français.
En conclusion
Nous l’avons vu, l’offre est donc vaste pour ce qui est des moteurs pédaliers. Comme beaucoup de nos confrères, nous vous les recommandons chaudement pour leur fiabilité et leurs performances sans pareil. Si l’on sort de l’équation la question du prix, les désagréments qu’il peut causer en termes de confort de conduite se révèlent plutôt limités, surtout si vous choisissez de façon avisée les autres composants de votre vélo électrique.
Certains cyclistes vous diront que le passage d’un moteur roue avant à un moteur pédalier a nécessité un temps d’adaptation plus ou moins long. D’autres vanteront immédiatement son pédalage plus naturel. Le mieux pour vous est donc encore de faire un essai pour voir dans quel camp vous vous situez.