En juin 2020, à quelques jours du grand départ de son Tour de France, nous avions déjà consacré un premier article de blog au beau projet de Thomas Sorel. Nous y évoquions son étonnant parcours depuis sa naissance, marquée par une erreur médicale ayant provoqué une hémiplégie partielle du côté droit, jusqu’à cette décision de se lancer seul sur les routes de France. Entre les deux, à force de volonté, Thomas est parvenu à vivre une scolarité normale et à se passer de toute aide médicalisée. Installé à Lyon depuis plus de 10 ans, il exerce comme animateur auprès d’un public d’enfants et profite de ses étés pour s’offrir des escapades à vélo. À l’âge de 26 ans, Thomas a en effet découvert que le triporteur, avec ses trois roues, était la solution idéale pour compenser les problèmes d’équilibre liés à son handicap.
La France à tricycle
Après avoir sillonné les berges du Rhône, de la Saône et la Loire, Thomas Sorel s’est lancé un plus grand défi en 2020 : réaliser un tour de France complet en empruntant diverses voies cyclables :
- la Voie Bleue (de Lyon à Chalon-sur-Saône)
- l’EuroVelo 6 (de Chalon-sur-Saône à Nevers)
- la Loire à Vélo (de Nevers à Saumur)
- la Vélo Francette (de Saumur à La Rochelle)
- la Vélodyssée (de La Rochelle à Biscarosse)
- le Canal des Deux Mers (de Agen à Sète)
- la Viarhona (de Sète à Lyon)
Pour l’accompagner dans cette incroyable odyssée, Thomas a fixé son choix sur un triporteur Triobike E-Boxter propulsé par un moteur pédalier, qu’il a commandé sur notre site avant de l’équiper lui-même de deux panneaux solaires. Parti de la capitale des Gaules le 24 juin, Thomas a traversé pas moins de 25 départements : le Rhône, la Saône et Loire, le Cher, le Loiret, le Loir-et-Cher, l’Indre-et-Loire, la Vienne, les Deux Sèvres, la Charente, la Charente-Maritime, la Gironde, les Landes, le Gers, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne, la Haute-Garonne, le Tarn, l’Aude, l’Hérault, le Gard, le Vaucluse, la Drôme, l’Ardèche et enfin l’Isère.
Le plein de découvertes
Son périple lui aura donné l’occasion de découvrir quelques trésors de notre territoire (les châteaux de la Loire, le Marais poitevin, l’île d’Oléron, le Bassin d’Arcachon, la dune du Pilat, etc) mais aussi de constater la bienveillance naturelle de ses concitoyens. Sur sa route, ils ont été nombreux en effet à l’inviter pour un repas, voire à lui accorder l’hospitalité le temps d’une nuit. Des « anges gardiens » comme les appellent Thomas, qui ont tous été impressionnés par sa détermination et sa joie communicative. Les médias, qu’ils soient locaux ou nationaux, n’auront pas manqué également de relayer l’histoire de ce cyclotouriste atypique.
« Moi je ne recherche pas forcément la performance, faire tant de kilomètres par jour, me dépasser» explique Thomas. « Mais c’est vrai que je n’aime pas quand les choses sont trop simples. Tous les voyages réservent leur lot de surprises et de difficultés, et c’est ce qui me plaît. Même si je me suis bien préparé, j’aime qu’il reste une part d’inconnu et prendre le temps de la découverte. 3000 kilomètres en 8 mois et demi, ça n’a rien d’exceptionnel. Ce qu’il y a d’exceptionnel, c’est ce que j’ai pu vivre, les rencontres que j’ai pu faire au long du voyage et le contact avec la nature ».
Grâce à la caisse avant de son triporteur, capable d’accueillir sans problème tente, duvet et affaires en tous genres, notre ami a donc passé une bonne partie de ses nuits à la belle étoile, comme son programme le prévoyait. Et il a mis un point d’honneur à n’utiliser son assistance électrique que face aux grosses côtes pour ne pas être dépendant du niveau de charge de sa batterie. Le gros imprévu de ce voyage aura été une double panne de sa roue arrière qui a immobilisé Thomas une première fois au mois d’août dans le parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine puis, pendant les fêtes de fin d’année, dans un petit village du Tarn. Dans les deux cas, il a pu compter sur l’aide d’ateliers de réparation locaux à qui notre service SAV a envoyé une pièce de rechange.
On the road again
Le Tour de France de Thomas Sorel s’est achevé le 8 mars 2021 après 229 jours de route. Ce périple long de 3040 kilomètres a été documenté avec force photos et vidéos, publiés quotidiennement sur le groupe Facebook Le monde à tricycle. Celui-ci compte actuellement près de 600 membres. N’hésitez pas à vous y abonner pour revivre l’aventure de Thomas et connaître ses futures actualités. Au moment de l’achat de son triporteur Triobike, l’idée était d’entreprendre un grand voyage le long de l’EuroVelo 6 de Lyon jusqu’aux rives de la Mer Noire. Crise sanitaire oblige, Thomas a dû se contenter de pédaler au sein des frontières de l’Hexagone. Mais il a bon espoir de pouvoir revenir bientôt à son plan initial et d’enchaîner ensuite avec tous les autres continents ! Le nom Le monde à tricycle ne semble donc pas avoir été choisi au hasard. Mais rassure-nous Thomas, l’Antarctique ne fait quand même pas partie de la liste ?