Les Boîtes à Vélo sont nées à Nantes il y a très exactement 10 ans, sous la forme d’abord d’une communauté puis d’une association professionnelle. On doit cette initiative à Sonia Boury, cofondatrice de l’entreprise Ze Plombier, qui déplorait l’absence alors de structure pour accompagner les professionnels désireux de trouver des alternatives fiables à leurs véhicules thermiques. Très vite, l’idée essaime dans d’autres grandes villes : Paris, Grenoble, Lyon, Angers, Lille, Bordeaux, Montpellier, etc. En 2019, l’association devient nationale et organise son premier congrès à Angers. Aujourd’hui, les Boîtes à Vélo France, c’est une équipe de 8 salariés, un budget annuel de 480 000€ et près de 300 entreprises membres du réseau (des collectivités sont également en cours d’adhésion). De nombreux secteurs d’activités sont représentés :
- les services (30%)
- l’artisanat (23%)
- la logistique (18%)
- la filière du vélo utilitaire (13%)
- la restauration (11%)
- la culture et le tourisme (5%)
Deux jours bien remplis
Pour leur second Congrès, les Boîtes à Vélo ont fait le choix de revenir à Nantes, là où tout a commencé. L’événement s’est tenu les 18 et 19 février 2022 dans l’une des halles du quartier de la Création, à deux pas des célèbres Machines de l’Île où évolue le Grand Éléphant. Un lieu judicieusement choisi puisque, avant de devenir l’épicentre de l’innovation à la nantaise, l’endroit a longtemps été un site industriel, celui des Ateliers et Chantiers de la Loire. Pendant près d’un siècle, c’est à vélo que les ouvriers de la navale avaient l’habitude de circuler d’un bâtiment à l’autre.
L’objectif des Boîtes à Vélo avec ce Congrès était de favoriser l’interconnexion entre tous les acteurs de la cyclomobilité professionnelle : les entrepreneurs déjà convertis à la cause, ceux qui envisagent de changer leurs pratiques, les fabricants français pourvoyeurs de solutions, les élus des collectivités territoriales, sans oublier le grand public à qui les portes étaient grandes ouvertes durant la deuxième journée.
Conférences, ateliers et tables rondes se sont succédé à un rythme soutenu pour échanger sur les enjeux de la mobilité décarbonée, écouter les divers témoignages et retours d’expérience, comprendre les freins et les réticences qui demeurent, ou encore imaginer à quoi ressemblera le vélo cargo du futur. Entre deux débats, les visiteurs pouvaient aller à la rencontre de 18 exposants, tous français, afin de découvrir leurs solutions de mobilité pour les cyclo-entrepreneurs : biporteurs, triporteurs, tricycles, remorques, accessoires, etc. Parmi eux on peut citer DOUZE Cycles, installé près de Dijon, et Wello, créateur de l’étonnant triporteur pick-up, que vous pouvez retrouver depuis l’an dernier sur notre site principal ainsi que sur Amsterdam Air Pro.
“Un vélo qui roule, c’est un camion qui ne roule pas”
Les divers confinements que nous avons connus ces dernières années ont donné des ailes au e-commerce, multipliant aux quatre coins de la France des besoins de livraison de plus en plus rapides et efficaces. Face à ce phénomène, il devient nécessaire de repenser entièrement la gestion du fameux “dernier kilomètre”. Faut-il continuer à la confier à de gros véhicules thermiques, sources d’embouteillages, de gaz à effets de serre et de nuisances sonores ? Ou bien miser sur des engins non polluants et capables de se faufiler partout, comme les vélos cargos livraison ? La question, elle est vite répondue, comme diraient certains !
La logistique est loin d’être le seul domaine à pouvoir tirer profit de la “vélorution” en cours. Les électriciens, les fleuristes, les plombiers chauffagistes, les vendeurs ambulants, les paysagistes, les masseurs-kinésithérapeutes, les coiffeurs à domicile sont autant de professionnels qui gagneraient à passer au biporteur ou au triporteur pour leurs interventions et prestations, surtout depuis l’élargissement du Bonus Vélo de l’État aux personnes morales. Il en va de même pour les communes de toutes tailles, dont les besoins en termes d’entretien de la voirie, de communication extérieure ou encore de transport des jeunes enfants peuvent trouver réponse sous la forme d’un vélo cargo.
Un secteur d’avenir
D’après l’Union Sport & Cycle, 11 000 vélos cargos électriques ont été vendus en France en 2020. L’année qui vient de s’achever nous a prouvé que cet engouement n’était pas près de s’éteindre, tant du côté des particuliers que des professionnels. Sachant que 42% des transports motorisés en ville sont tout à fait réalisables en vélo cargo, la marge de progression est absolument énorme. Si la tendance se poursuit au même rythme, ce sont près de 110 000 nouveaux métiers, pérennes et non délocalisables, qui pourraient voir le jour à l’horizon 2030.
Les Boîtes à Vélo entendent bien jouer un rôle central dans le développement de cet écosystème vélo riche en promesses. D’une part en étant force de proposition auprès des collectivités territoriales engagées dans d’ambitieux plans vélo. D’autre part, et surtout, en continuant d’accompagner tous les professionnels prêts à faire le grand saut vers la mobilité douce. Pour cela, l’association a imaginé un programme gratuit, Ma Cycloentreprise, qui peut déboucher sur une aide financière à l’acquisition du matériel à hauteur de 20% du prix total. Les détails vous sont donnés dans les liens mis à disposition en fin d’article. Une centaine de micro-entrepreneurs en ont déjà profité.
D’autres projets sont déjà mis en place ou en cours d’élaboration :
- un centre de ressources en ligne régulièrement mis à jour pour tout savoir sur les problématiques techniques des vélos cargos, les aides à l’achat disponibles en France et les diverses réglementation en vigueur
- la constitution d’une Fédération Professionnelle des cyclologisticiens.ennes
- la création d’une police d’assurance spécialement adaptée aux cyclo-entrepreneurs
- l’émergence de tiers-lieux partout en France pour les assister au quotidien
Pour un bilan de ces actions, rendez-vous donc au prochain Congrès des Boîtes à Vélo. Pourquoi pas à Grenoble, qui confirme d’année en année son statut de grande ville la plus cyclable de France.