Article mis en ligne le 21/04/2017
Depuis plusieurs mois, après les épisodes de pollution, l’IKV en 2016 (indemnité kilométrique vélo) et le bonus de 200 € pour tout achat d’un vélo électrique mis en place en février dernier, le vélo revient petit à petit sur le devant de la scène. Mais qu’en est-il dans les campagnes électorales ?
Des positionnements encore floues en matière de politique cyclable...
Bien que tous les usagers de vélos au quotidien soient convaincus par les bienfaits du vélo (de préférence électrique pour les moins sportifs), qu’ils soient économiques, écologiques ou sanitaires ; après quelques recherches sur la toile, il est encore difficile de trouver les prises de positions des candidats à la présidentielle au sujet du déploiement du vélo en France.
Forcée de constater que le sujet était trop peu abordé dans les campagnes électorales, la FUB a d’ailleurs
lancé, il y a maintenant une semaine, un site internet « Parlons Vélo » avec pour objectifs :
- de mettre en avant 3 propositions concrètes pour développer l’usage du vélo en France : création d’un fond national pour le vélo, créer une « culture vélo » dès le plus jeune âge et inciter à l’utilisation d’un vélo grâce à des aides spécifiques ;
- de lancer une pétition pour la création d’un plan vélo ;
- de recenser des propositions des candidats à la présidentielle.
Ce dernier point est intéressant puisqu’en quelques clics, il permet de connaître les actions qui pourront être mises en oeuvre par tel ou tel candidat s’il venait à être élu. Encore faut-il qu’ils aient répondu au questionnaire… Regardons ça de plus près…
Les propositions des candidats pour une France Cyclable d'ici 2022
Tout d’abord, il est bon de rappeler que le déploiement du vélo en France pourrait solutionner de nombreux problèmes tels que : la sédentarité qui nuit à notre santé, les équilibres sociaux (autonomie, confiance en soi, réduction des dépenses de transport des ménages, tisser des liens sociaux…), l’économie (développement d’un tourisme de qualité, respectueux des sites et des paysages…), etc.
Avant de débuter ce paragraphe sur les positions des candidats, nous tenons à préciser que cet article est non partisan et que la campagne menée par la FUB non partisane.
Dans un premier temps, comme indiqué dans le paragraphe ci-dessus, nous constatons qu’il est difficile de mettre le doigt sur les positions des candidats sur une éventuelle France cyclable. D’ailleurs, 4 candidats ne se sont pas toujours pas exprimés sur le site « Parlons Vélo », à savoir : François Asselineau, Jacques Cheminage, Jean Lassalle et Marine Lepen.
Pour ces quatre candidats, nous n’avons pas trouvé non plus d’informations pertinentes sur d’autres sources au sujet de leurs idées sur le déploiement du vélo d’ici 2022.
Toutefois, Nathalie Arthaud, Nicolas Dupont-Aignan, François Fillon, Benoît Hamon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou, eux, ont répondu au questionnaire.
Voici un bref résumé de leurs idées en complément de l’Infographie publiée par la FUB :
- Nathalie Arthaud
Nathalie Arthaud semble s’intéresser à la problématique des transports en général et souhaite mettre sur le devant de la scène les transports en communs à commencer par le train.
Cependant, même en réponse à la FUB, nous ne constatons aucun message précis sur sa position concernant le développement du vélo en France.
- Nicolas Dupont-Aignan
Focus sur Nicolas Dupont-Aignan, qui lui, indique que de nombreux enjeux (explosion démographique, réchauffement climatique, crise de nos société de consommation…) suggèrent de reconsidérer nos façons de nous déplacer dans nos villes, notre pays, et même dans le monde.
Il indique d’ailleurs que lorsqu’il était maire de Yerre, les pistes cyclables ont fait preuve d’efficacité sur le décongestionnement de la circulation.
« Je constate comme vous le retour au premier plan du vélo, en particulier dans nos métropoles, avec la mise en place de pistes cyclables et de zones de stationnement. Celui-ci, lorsqu’il est encadré par une politique d’aménagement du territoire, permet de désengorger nos routes et facilite la mobilité de l’individu. », indique-t’il dans sa réponse à la FUB.
- François Fillon
François Fillon, lui, fait référence aux actions du gouvernement de 2007 à 2012 dont il faisait partie. En effet, il met en avant le fait que c’est sous « son » gouvernement qu’ont eu lieu les premières rencontres nationales du vélo qui ont donné naissance à l’indemnité kilométrique vélo (IKV).
« Convaincu de l’intérêt des modes de déplacements actifs, par définition non polluants et bénéfiques pour la santé, je suis favorable au maintien de l’indemnité kilométrique vélo facultative pour l’employeur, que recommandait le Plan national vélo 2012, au développement des aménagements cyclables afin de finaliser le maillage du territoire en véloroutes et voies vertes, facteur de développement du tourisme cyclable ainsi qu’au développement de l’apprentissage du vélo dès l’école. Je considère toutefois que l’Etat doit accompagner les bonnes volontés locales sans pour autant se substituer à l’initiative des territoires concernés, qu’il s’agisse d’aménagements cyclables ou d’encouragement des porteurs de projet locaux innovants. » précise-t’il.
- Benoît Hamon
Pour Benoît Hamon, qui défend un programme écologique et humaniste, soutenir le développement du vélo dans les villes et dans les territoires est selon lui « une évidence ».
D’ailleurs, en réponse à la FUB, il a déjà évoquer quelques actions telles que « l’élargissement à tous et le déplafonnement de l’IKV, la pérennisation du bonus écologique pour les VAE et création d’un bonus à l’achat de vélo-cargo pour la logistique du dernier kilomètre, budget étatique annuel dédié au soutien au vélo et aux infrastructures cyclables, […] , développement des vélo-écoles, campagnes nationales vantant les bienfaits du vélo et les avancées réglementaires en sa faveur, appui à l’intermodalité dans tous les secteurs où l’Etat « a la main », baisse de la TVA sur les services vélos, exonérations fiscales pour l’équipement en stationnements vélos dans les bâtiments privés, accélération de la réalisation des véloroutes et voies vertes et appui à l’achèvement des itinéraires Eurovélo dans le mandat 2017-2022, mise en œuvre de l’ensemble des mesures en faveur de la sécurité des cyclistes prévues dans le PAMA 1 et préconisées depuis, le rôle de l’Etat sera multiple et ambitieux pour enfin passer à une nouvelle étape des mobilités actives et notamment vélo. »
- Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, comme François Fillon, Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou, s’engage à lancer un Plan Vélo pour une France Cyclable en 2022. Il est convaincu que « le vélo est un moyen de déplacement qui peut se développer en ville comme à la campagne, dans la mesure où un certain nombre d’aménagements sont réalisés pour le favoriser ».
Selon lui, « c’est bénéfique pour la collectivité, notamment d’un point de vue écologique mais aussi pour chacune et chacun pour réduire ses coûts de déplacements et être en bonne santé notamment. »
- Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélanchon, s’engage lui aussi à lancer un Plan Vélo et mettre en place un Fond Vélo.
Bien qu’elles ne soient pas spécialement étayées, ses réponses aux questionnaires sont globalement toute en faveur d’une France Cyclable pour 2022 : » Appel à projet « Territoire Cyclable » > Oui ! » – « Encourager les innovateurs du vélo > Oui ! » – « Finaliser les véloroutes et voies vertes > Oui ! » – « Appentissage mobilité à vélo à l’école > Oui ! », etc.
- Philippe Poutou
Pour Philippe Poutou, « le vélo comme mode de déplacement va trouver toute sa place, une place centrale en milieu urbain, dans la perspective dans laquelle nous nous plaçons, celle de l’écosocialisme, qui donnerait la priorité à une société plus juste, égalitaire, écologiste, démocratique. L’urgence écologique commande des changements radicaux notamment dans les transports : la sortie du « tout-voiture » se fera par la priorité absolue donnée aux transports en commun, au vélo, à la marche… »
Pour connaître l’intégralité et le détail des réponses des candidats au questionnaire de la FUB,
rendez-vous sur https://www.parlons-velo.fr/
30% des Français se déclarent prêts à passer au vélo
Aujourd’hui, selon la FUB, 30% des Français se déclareraient prêts à passer immédiatement au vélo. En 2015, selon des chiffres de l’INSEE, seulement 2% des actifs ayant un emploi utilisaient le vélo pour leur trajet quotidien « maison-boulot ».
Une marge de progression qui est entre les mains de l’Etat et des élus locaux… Alors ce week-end votez utile, votez vélo !