1) La pratique du vélo est dangereuse
Il s’agit là du principal frein qui empêche encore bon nombre de Français de se mettre quotidiennement au vélo. En théorie, on ne peut pas leur donner tort. Quand on a l’habitude de rouler à l’intérieur d’un habitacle de voiture, s’installer aux commandes d’un deux-roues génère naturellement un sentiment d’insécurité. Toutefois, au vu des diverses statistiques, ce dernier mérite d’être relativisé.
Les derniers chiffres de la Prévention Routière sur une année complète indiquent qu’il y a eu 4503 cyclistes victimes de la route en France en 2018. Les deux tiers d’entre eux n’ont souffert que de blessures légères et seuls 3.88% ont trouvé la mort. Un pourcentage légèrement inférieur à celles des motards (4.51%), des piétons (4.57%) et des automobilistes (4.88%). Avec plus de 7% de décès, ce sont en fait les chauffeurs de poids lourds qui paient le plus lourd tribut. Par ailleurs, si l’on compare avec la situation il y a 20 ans, on constate que le nombre de cyclistes tués sur la route a été divisé à peu près par deux (175 en 2018 contre 374 en 1995). Si le formidable essor qu’a connu le vélo depuis le mois de mai se poursuit, nous pouvons espérer voir ces tristes statistiques continuer à baisser. En effet, comme le répète inlassablement le journaliste Olivier Razemon, spécialiste transports du Monde notamment : « plus il y a de cyclistes, moins ils ont d’accidents ».
Cela étant dit, il convient de respecter quelques règles essentiels et de pur bon sens pour garantir au maximum sa sécurité.
- Bien connaître son code de la route
- Rouler à vitesse modérée en toute circonstances
- Porter un casque
- S’assurer d’être bien visible des autres usagers de la route (éclairage, chasuble, etc…)
- Se méfier des angles morts et des voitures en stationnement dont la portière peut s’ouvrir brusquement au moment où vous vous apprêtez à les dépasser.
Nous vous conseillons également d’avoir bien étudié au préalable votre trajet. Vous pouvez télécharger l’application gratuite Géovélo qui vous aidera à optimiser votre itinéraire en choisissant en priorité les pistes cyclables et les rues peu passantes.
2) Et l’exposition à la pollution alors ?
Les apparences peuvent parfois être trompeuses. Dans les faits, un cycliste ne respire pas plus d’air pollué qu’un automobiliste, et cela pour plusieurs raisons. L’aération des voitures se fait principalement par l’avant. Quand on est pris dans un bouchon qui s’éternise, un partie des gaz d’échappement du véhicule situé devant nous est donc aspiré et fait un petit tour par nos poumons. Le cycliste, lui, circule à l’air libre et son visage reste toujours à bonne distance des pots d’échappement. Il lui est beaucoup plus facile de contourner un embouteillage et de choisir un itinéraire où il croisera le moins possible de voitures.
Rappelons qu’en termes de santé, le vélo présente nettement plus d’avantages que d’inconvénients. Sa pratique régulière booste les systèmes immunitaires et cardio-vasculaires, réduit le risque de maladie chronique et augmenterait même l’espérance de vie de plus de deux ans !
3) Les villes ne sont pas adaptées pour le vélo
On ne va pas se mentir, en matière de politique cyclable, la France est encore loin derrière des pays européens comme les Pays-Bas ou le Danemark. Mais il serait injuste de nier les efforts qui ont été faits dernièrement par certaines grandes communes. Ainsi, en 2019, trois villes française (Strasbourg, Bordeaux et Paris) se trouvaient dans le top 10 du Copenhagenize Index, qui classe les most bicycle-friendly cities de par le monde.
Mise à disposition de vélos en libre-service, aménagement de pistes cyclables protégées, multiplication des places de stationnement, création de « zones apaisées » où la vitesse est limitée à 30 km/h, les initiatives se font de plus en plus nombreuses pour donner au vélo la place qu’il mérite en ville. L’augmentation du nombre de cyclistes devrait logiquement pousser les municipalités à investir toujours davantage à l’avenir. Pour avoir un bon aperçu de la cyclabilité de votre commune de résidence, n’hésitez pas à aller jeter un coup d’oeil au Baromètre Parlons vélo que la Fédération Française des Usagers de la Bicyclette (ou FUB pour aller plus vite) met à jour chaque année.
4) J’ai peur de me le faire voler !
Se faire piquer son vélo est une expérience fort déplaisante et une source d’inquiétude tout à fait légitime. Une chose importante à savoir pour commencer, c’est que les vélos neufs et/ou électriques ne sont pas forcément les plus concernés. Ce qui attire l’attention des voleurs, c’est moins la nature du vélo ou le prix qu’il pourrait en tirer qu’un éventuel défaut de sécurisation. C’est donc à vous qu’il appartient d’empêcher cette situation.
Premier geste indispensable : investir dans un antivol de qualité, de préférence en U et pourquoi pas connecté. Quand vous devez laisser votre vélo derrière vous, à défaut d’un lieu stationnement fermé et sécurisé, privilégiez une rue passante et cadenassez si possible votre selle. Si vous possédez un VAE, retirez la console et la batterie et gardez-les avec vous. Privé de ces deux éléments clés, le vélo sera beaucoup plus difficile à revendre.
Dans le cadre du Plan Vélo, le marquage des cycles neufs sera rendu obligatoire à partir du 1e janvier 2021, mais tous ceux qui possèdent déjà un vélo peuvent aussi le faire à tout moment. Quel que soit votre cas de figure, une solution existe (Bicycode, RecoBike, Paravol), généralement peu onéreuse. Enfin, si tous ces moyens de dissuasion ne vous convainquent pas et que vous ne voulez pas entendre parler d’assurance, vous avez toujours la possibilité d’opter pour un vélo pliant qui trouvera bien une petite place dans votre bureau ou votre appartement !
5) Le vélo c’est leeeeeeeent !
Face à une voiture sur une route parfaitement dégagée, c’est indéniable que le vélo ne fait pas le poids. Mais en milieu urbain, le duel se révèle beaucoup moins déséquilibré et tourne même à l’avantage de la petite reine ! En effet, dans les principales agglomérations, la vitesses moyenne d’une voiture est de 14 km/h. Ça semble bien peu mais c’est la réalité des statistiques. En cause : les bouchons, les zones de travaux à contourner, les feux rouges qu’on doit parfois marquer deux voire trois fois, les difficultés pour se garer, etc. Le vélo, lui, roule en moyenne à 15 km/h. Il peut s’aventurer sans encombres dans des endroits inaccessibles à la voiture (les parcs, les zones piétonnes, les double-sens cyclables) et être stationné à proximité du lieu d’arrivée. Les trajets étant plus prévisibles, la ponctualité sera plus facile à respecter. Il n’est pas nécessaire de se prévoir une marge de sécurité, comme le font spontanément une majorité d’automobilistes.
6) On ne peut pas en faire par mauvais temps !
Aucun mode de transport n’est agréable sous la pluie ou la neige, et tout le monde sans exception doit adapter sa conduite pour compenser le manque de visibilité et les risques de dérapages. Il existe toutes sortes d’accessoires pour protéger les cyclistes des intempéries. Certains se portent directement sur soi (poncho, sur-chaussures, jambières, pantalons de pluie) et d’autres au-dessus de la tête. À vous de voir ce qui vous convient le mieux.
Pour ce qui est des vélos électriques, il n’y pas lieu de s’inquiéter. Une norme industrielle a été créée pour mesurer la résistance d’un matériau face à la pénétration de corps solides et liquides : l’indice de protection IP. Nos batteries de vélos bénéficient d’un indice IPx4, ce qui signifie qu’elles sont à l’abri des corps solides supérieurs à 1 mm et des projections d’eau venant de toutes les directions.
7) On ne peut rien transporter !
Encore une fois, comparé au coffre d’une voiture, il n’y a pas photo. Mais combien de fois par an remplissez-vous le dit coffre à ras bord ? Si vous devez utiliser votre vélo pour vous rendre à votre travail, il y a de fortes chances que vous parveniez sans problème à emporter votre matériel avec vous. Les emplacements possibles sont nombreux : sur le porte-bagage arrière ou le pick-up avant, dans une sacoche, une malle ou un panier, voire tout simplement un sac à dos.
Si vous êtes un adepte des grosses courses du week-end au supermarché, vous pouvez investir dans une remorque tractable à fixer généralement à la tige de selle et capable de transporter jusqu’à 40 kg ou 175 litres. Il existe également la solution du vélo cargo, dont la caisse avant peut accueillir en général autour de 100 kg. C’est un formidable moyen de transport, non seulement pour les gros volumes mais aussi pour les jeunes enfants, qui raffolent des balades à bord du biporteur ou du triporteur familial. Vous préférez vous en tenir à votre bon vieux vélo pour les trajets jusqu’à l’école ? Il est tout à fait possible de l’équiper d’un ou plusieurs sièges enfants qui se fixent au cadre, à la potence ou au porte-bagage arrière.
Bref, les options ne manquent pas pour transporter ses affaires, ses courses ou ses bambins. Et avec une bonne assistance électrique, vous pourrez le faire sans effort, même si vous habitez dans un endroit vallonné.
8) Le vélo c’est fatiguant !
C’est le principe de base du vélo depuis ses origines : la force motrice est fournie par le cycliste via le pédalier. Dès qu’on arrête de solliciter les muscles des jambes, on finit immanquablement par s’arrêter. Faire cette activité pendant plusieurs heures avec des côtes à gogo nécessite une certaine condition physique et pas mal d’entraînement. Mais quand on sait que 40% des trajets en voiture font moins de 3 km, on se dit que troquer à l’occasion son automobile contre un deux-roues est à la portée de la plupart d’entre nous.
Une première chose à faire quand on se remet au vélo, c’est d’éviter les efforts inutiles. Avant de vous lancer, assurez-vous donc que vos pneus sont correctement gonflés, que votre selle est à la bonne hauteur et que vous maîtrisez à peu près le passage des vitesses. Après cela, vous ne tarderez pas à constater cette vérité universelle : plus on fait du vélo, plus ça semble facile. Vous risquez donc très vite de vous surprendre à avaler des kilomètres au quotidien tout en restant frais et pimpant !
Les villes françaises étant rarement bâties sur le modèle de San Francisco, il y a peu de chances que vos trajets soient constellés de côtes à fort dénivelés. Si c’était néanmoins le cas, le choix d’un vélo électrique présenterait alors tout son intérêt. Le moteur en effet est là pour vous soutenir à chaque coup de pédale jusqu’à ce que vous atteigniez la vitesse de 25 km/h.
9) Oui mais le vélo électrique, c’est pour les boomers et les fainéants !
Il est vrai que pendant longtemps, le vélo électrique a été l’apanage des retraités (en 2017, 68% des possesseurs de VAE avaient plus de 55 ans). Mais les choses sont en train de changer et aujourd’hui une grande partie des acheteurs ont entre 25 et 45 ans. Ce sont généralement des actifs qui s’en servent pour leurs trajets domicile-travail et apprécient d’arriver au bureau déstressés et sans auréoles de sueur sous les bras.
Croire que le moteur électrique fait tout le boulot du cycliste relève de l’erreur pure et simple. Nous n’avons pas affaire à un scooter, mais à un vélo à assistance électrique. Comme sur un cycle classique, il est absolument indispensable de pédaler pour avancer. Une fois lancé, un capteur analyse en direct la cadence ou la pression exercée par le cycliste et attribue en conséquence le bon nombre de watts pour l’assister. Autrement dit, moins vous pédalerez, moins le moteur vous aidera ! Par ailleurs, il est possible à tout moment de désactiver l’assistance électrique pour compter simplement sur la force de ses mollets.
Dernier point intéressant : une étude récente a prouvé que les utilisateurs de VAE se dépensaient tout autant que les adeptes du vélo classique. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils n’ont pas peur de parcourir des distances plus importantes, qui nécessitent au final à peu près le même effort.
10) Il paraît que la batterie électrique se décharge en un rien de temps
Cela fait une bonne quinzaine d’années que les vélos électriques ont fait leur apparition dans le paysage et la technologie a donc largement eu le temps de se perfectionner. Sur notre site, Sur notre site, vous trouverez principalement des batteries Lithium-ion avec une capacité de 320 Wh ou 504 Wh. Selon votre choix, vous pourrez faire entre 40 et 180 km, avant d’être obligé de la recharger. Sacrée amplitude, n’est-ce pas ? Mais le fait est que l’autonomie d’une batterie varie en fonction de nombreux critères : la capacité bien sûr, mais aussi le relief, la qualité et la pression des pneumatiques, les conditions météorologiques, le poids du cycliste ou encore le niveau d’assistance choisi. Si vous vous servez de votre VAE pour des trajets quotidiens d’environ 20 km, il y a de fortes chances que vous ayez à recharger votre batterie toutes les deux ou trois jours. Qui peut en dire autant de son smartphone ?
Sachez qu’il n’est pas possible de recharger sa batterie pendant qu’on roule à vélo, que ce soit en descente, en freinant ou en rétropédalant. Le seul moyen pour la regonfler à bloc est de brancher au secteur le chargeur qui vous a été fourni avec. Par contre, soyez rassuré : aucun risque de tomber “en panne” parce que votre batterie est à plat. Au pire, il vous faudra pédaler sans assistance pour le reste du trajet. Ce qui est plus facile à faire aux commandes d’un vélo léger que d’un triporteur avec trois enfants à bord, on vous l’accorde !
11) Il ne faut pas avoir une assurance pour rouler en vélo électrique ?
Dans « vélo électrique », le mot important reste « vélo ». Autrement dit, comme pour un cycle ordinaire, un VTC ou un VTT, il n’y a aucune obligation légale à souscrire une assurance. Il en va de même pour l’immatriculation ou la carte grise. Et, pour l’instant, rien n’est prévu en ce sens dans le cadre du Plan National Vélo.
En cas d’accident, c’est l’assurance responsabilité civile qui entre en jeu, que vous soyez le responsable ou la victime. Elle est incluse dans les contrats multirisques habitation. Mais vous pouvez souscrire d’autres assurances personnelles (comme les contrats Garantie des Accidents de la Vie) qui pourront donner droit à des compléments d’indemnisation pour les dommages corporels.
Malgré le conseils que nous vous avons donné un peu plus haut, le vol de votre vélo reste un risque à envisager. Comme tous les vendeurs de cycles, nous conseillons donc d’établir un contrat d’assurance spécifique pour être correctement dédommagé si ce triste scénario venait à se produire. Depuis plusieurs années, nous travaillons avec Cyclassur, qui propose une protection simple et adapté contre le vol et la destruction.
12) Le vélo électrique ça reste quand même cher !
Un vélo électrique est un outil technologique, ce qui explique son surcoût par rapport à un cycle traditionnel (chez nous, il faut compter généralement 1000€ de plus). Oui, ça représente un certain budget, mais la rentabilité de ce choix ne tardera pas à vous sauter aux yeux. Nous l’avons vu, aux commandes d’un vélo électrique, on peut parcourir sans peine de grandes distances tout en étant parfois lourdement chargé, ce qui en fait un sérieux candidat pour remplacer la voiture sur les trajets domicile-travail ou école-maison. De nombreuses familles ont déjà revendu leur second véhicule pour s’offrir un biporteur ou un triporteur nécessitant beaucoup moins de frais (essence, entretien, assurance, stationnement, etc).
Ces dernières années, les aides se sont multipliées pour faciliter l’achat d’un VAE, que ce soit au niveau de l’État, des régions ou des communes. Vous en trouverez un certain nombre sur cette carte des subventions, que nous nous efforçons de mettre à jour régulièrement. Depuis mai 2020, vous pouvez également comptez sur le forfait mobilités durables, qui prévoit un remboursement de 500 € par an si vous utilisez (entre autres) un VAE pour vous rendre au travail.
La Location Longue Durée (ou LLD) est un moyen intéressant pour lisser sur plusieurs mois le coût que représente un vélo électrique, mais sachez tout de même que, n’étant pas propriétaire du vélo, vous ne pourrez pas prétendre aux aides des collectivités territoriales décrites dans le paragraphe précédent, à moins de s’entendre sur une option d’achat au terme du contrat de location.
Enfin, quitte à nous répéter un peu, pédaler au quotidien est un excellent exemple d’activité physique. Qui peut donc parfaitement remplacer l’abonnement hors de prix à cette salle de sport où vous ne mettez quasiment jamais les pieds !
Des idées reçues sur la petite reine , il y en a plein d’autres ! C’est pourquoi l’ambassade du vélo en Grande-Bretagne a créé le site cyclingfallacies.com pour en centraliser un maximum et apporter à chacune d’elles une réponse argumentée. Vous vous invitons chaleureusement à aller le consulter. Bonne nouvelle : il est intégralement disponible en français !