Aujourd’hui, trop peu de cyclistes se sentent en confiance lors de leurs déplacements à vélo dans les grandes villes.
Vous avez peut-être quelqu’un dans votre entourage qui pratique régulièrement le vélo ? Avez-vous échangé avec lui sur la cohabitation vélo – voiture en ville ?
Angles morts, portières de voitures qui s’ouvrent sans vérification, refus de priorité, voitures garées sur les pistes cyclables… sont les principales causes d’accidents sur les trajets utilitaires à vélo.
Il s’agit de comparer le nombre d’accidents en France et dans des villes comme Copenhague ou Amsterdam, pour comprendre que notre pays a encore des progrès à faire en termes d’aménagements et d’infrastructures afin d’assurer la sécurité des amateurs de la petite reine.
Accidents de vélo en France, les chiffres...
Depuis 2010, les bilans de l’accidentalité routière réalisés par l’ONISR (Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière) démontrent que le nombre de cyclistes tués sur les routes est en nette augmentation.
Et, les premiers chiffres de l’année 2017 publiés courant juillet ne sont pas rassurants. Les cyclistes (parmi les motards, chauffeurs de poids lourds et piétons) accusent la plus grosse augmentation du nombre de victimes : + 22% sur les douze derniers mois par rapport à 2010.
En effet, alors que les chiffres du premier trimestre 2017 étaient encourageants… Le deuxième trimestre 2017, lui, est le plus meurtrier enregistré depuis sept ans pour les amateurs de la petite reine.
A titre d’information et de comparaison, au cours du deuxième trimestre 2017, 65 cyclistes ont été tués, contre 40 en 2016 ou 39 en 2010.
Arrivée des beaux jours, multiplication du nombre de vélos à assistance électrique, négligence des cyclistes… Les explications données à ces chiffres sonnent faux.
Ces données ne doivent pas faire peur. Bien au contraire, elles doivent faire réagir. Nos voisins européens, pour certains plus adeptes des déplacements à vélo, ne connaissent pas ces chiffres… Au contraire, le nombre de cyclistes tués dans des pays où le vélo est fortement développé est nettement inférieur. Pourquoi ? Pour quelles raisons ? Qu’ont-ils de plus ?
Quelle(s) différence(s) avec Amsterdam et Copenhague ?
On vous en parlait dans notre précédent article ; Amsterdam et Copenhague sont deux villes exemplaires en ce qui concerne la part du vélo dans les déplacements.
D’ailleurs, là où les déplacements à vélo se font à plus de 40% (48% pour Amsterdam et 41% pour Copenhague), le nombre d’accidents mortels impliquant des vélos est faible.
Par exemple, dans ce que l’on appelle le Grand Copenhague (agglomération de Copenhague de 1,6 million d’habitants), les accidents de la circulation, tous modes confondus, tuent moins de 15 personnes par an.
On parle alors de « sécurité par le nombre » : lorsque la pratique du vélo décolle, le risque d’accidents diminue. Une tendance déjà observée dans plusieurs pays européens et dans certaines villes françaises.
En effet, il a été constaté à plusieurs endroits que plus il y a de vélos sur l’espace public, plus le comportement des cyclistes est prévisible par les autres usagers, mieux ils sont vus et plus le nombre d’accidents décroît.
Aussi, pour que le nombre de cyclistes augmentent en France tout en évitant les accidents, il faudrait que le gouvernement consacre un budget conséquent à l’amélioration des infrastructures dédiées aux cyclistes et à l’amélioration des conditions de sécurité.
À Amsterdam, comme à Copenhague, un budget est spécifiquement dédié :
- aux pistes cyclables larges, continues et séparées de la route,
- aux tunnels et ponts qui séparent les automobilistes des voitures,
- aux parkings à vélos,
- aux vélos en libre-service (à Copenhague principalement),
- aux zones de rencontres,
- aux panneaux et signalétiques dédiés aux cyclistes,
- etc.
En France, tous ces éléments permettraient une meilleure cohabitation vélos-voitures, la fin de certaines incivilités et un respect mutuel entre cyclistes et automobilistes.