Garons nous deux minutes : le stationnement vélo
Les cyclistes se faisant chaque jour plus nombreux, le stationnement vélo est devenu un enjeu majeur de l'aménagement urbain. Focus sur les infrastructures déjà existantes et celles qui pointent le bout de leur nez pour apporter les solutions adaptées aux nouveaux besoins des usagers.
Passer au vélo ? Oui mais…
Depuis quelques années, les Français plébiscitent de plus en plus le vélo pour leurs déplacements urbains quotidiens. Bien plus économique et écologique que la voiture, il permet de s’affranchir efficacement des obstacles les plus désagréables comme les grèves de transport ou les embouteillages sans fin que nous avons tous croisés au moins une fois aux heures de pointe. La crise sanitaire aura également prouvé ses vertus en termes de santé, puisqu’il impose naturellement la fameuse distanciation sociale.
Cependant, la star des déplacements doux rencontre encore son lot de résistances et cela pour diverses raisons. Deux arguments parmi les plus entendus (et les plus justifiées) concernent les difficultés de stationnement en ville et la peur du vol. De par sa flexibilité, le vélo est en effet une cible de choix pour les receleurs, notamment les modèles électriques devenus difficiles à trouver sur le marché du neuf en raison de l’explosion de la demande. Beaucoup d’efforts ont été faits pour tenter de se prémunir contre le vol et retrouver plus facilement son vélo quand on en est malheureusement victime : systèmes de sécurité toujours plus performants, traçage GPS et, depuis le début de l’année 2021 , marquage obligatoire de tous les modèles neufs achetés chez un professionnel.
Malgré ce panel de solutions de plus en plus complet, le sentiment de stress lorsque que l’on doit laisser son petit protégé seul dans la rue reste toujours bien présent. Et on le doit principalement au manques d’aménagement urbains vraiment sécurisés.
Louer une place de parking au mois
Pour ceux qui souhaitent laisser leur vélo toujours au même endroit (près de leur lieu de travail par exemple), il existe une solution toute trouvée : la location de parking à vélo. Partant du constat que de nombreuses places de parking souterrain restaient inutilisées, certaines entreprises les ont transformées en espace sécurisé dédié au vélo, avec souvent les mêmes services que pour les automobilistes : caméras de surveillance, vigiles, badges, barrières à l’entrée, etc. Le coût pour les cyclistes est largement plus abordable mais peut varier grandement en fonction de l’emplacement et de la sécurisation du parking. La solution la moins onéreuse consiste généralement à prendre un abonnement à l’année avec prélèvement mensuel.
La place de stationnement idéale
Pour les cyclistes qui varient régulièrement leurs itinéraires et n’ont pas intérêt à investir dans un abonnement au même parking, dénicher un endroit sûr où parquer son vélo peut vite s’apparenter à un parcours du combattant. Face au nombre croissant d’usagers, il est impératif que les collectivités augmentent sans tarder les capacités d’accueil en termes de stationnement, comme elles ont pu le faire avec les « coronapistes » depuis le printemps dernier. En attendant, voilà quelques facteurs à bien prendre en compte quand vous êtres à la recherche d’une place idéale pour votre vélo dans l’espace public :
- Proximité : réduisez autant que possible la distance qui vous sépare de votre vélo
- Visibilité : rien de mieux pour dissuader les voleurs potentiels qu’un vélo garé dans un lieu bien fréquenté et éclairé la nuit
- Accessibilité : l’accès doit être pensé avec une certaine ergonomie d’usage, évitant accrochages et obstacles, en se tenant le plus à l’écart des voitures et des piétons
- Signalisation : l’emplacement doit être facilement repérable par les usagers
Vous rencontrerez, dans le plus grand nombre de cas, deux supports de stationnement pour votre vélo :
L’ARCEAU
Support déclinable en différente types de bornes (en fonction de la forme que prend sa partie supérieure ), l’arceau est le système le plus efficace et le plus sûr. Fixé au sol sur des platines généralement composées d’acier, il permet de fixer votre vélo en un à deux points différents, sans endommager les pneus et avec un risque de basculement moindre. Pour l’attache, nous recommandons de le fixer via deux antivols agrées au minimum Art 2, chacun groupant l’une des roues avec le cadre et l’arceau.
Dans certaines villes, des fixations type cyclehoop font leur apparition : des supports individuels semblables à l’arceau accrochés sur certains poteaux et lampadaires. L’utilisation reste la même et cela reste une excellente solution, offrant une certaine flexibilité dans les zones urbaines avec peu d’infrastructures de stationnement.
LE PINCE-ROUE
Souvent sous forme de rails fixés au sol, de rack ou de râteliers, le pince-roue permet de positionner et attacher la roue avant directement au socle. Ce support, bien qu’encore énormément utilisé dans bon nombre de parkings, n’est pas aussi sûr que le système d’arceau. Le problème du pince-roue réside dans le fait qu’il n’y a qu’un seul point d’attache pour l’antivol avec le vélo : la roue avant. Cet élément détachable ne peut donc pas assurer complétement la sécurité du cadre et de la roue arrière contre le vol.
Autre souci souvent perceptible sur les anciens supports : une stabilité du vélo pas toujours évidente, entrainant des chutes si le vélo est malmené, et pouvant voiler la roue avant à cause des frottements de la partie métallique du support sur la jante et le pneu.
Ces défauts souvent décriés sont toutefois à nuancer car, depuis quelques années, de nouveaux systèmes de pince-roues ont vu le jour conçus pour être plus stables, moins éprouvant pour la roue avant et permettant parfois une accroche avec le cadre du vélo.
Le stationnement 2.0
Pour les plus connectés d’entre vous, l’ambitieuse start-up français Sharelock a lancé début 2021 à Rouen un test grandeur nature de son application. Son principe : pour un abonnement mensuel de 10€, vous bénéficiez d’un accès total au réseau de cadenas partagés disposés en des endroits clés de la ville et vous pouvez réserver, à tout moment via votre téléphone portable, l’emplacement qui vous convient. Une solution connectée accessible, ultra sécurisée et adaptable à tous types de cycles.
Nous ne le répéterons jamais assez : le minimum requis pour stationner son vélo est de l’attacher à un support avec au minimum un antivol, idéalement deux voire trois. Bien évidemment, nous vous recommandons très fortement d‘utiliser les infrastructures mises à votre disposition si vous en avez la possibilité. Elle restent un choix bien plus sûr que d’attacher son vélo à un support qui n’est pas conçu pour.
Pour plus d’informations, nous vous conseillons d’entrer en contact avec les collectifs et autres associations de cyclistes de votre département. Ils sont plus nombreux que vous pouvez le penser alors n’hésitez pas une seule seconde.