À l’image de l’Allemagne, qui bénéficie d’une loi sur les batteries «Batt» (Batteriegesetz) imposant aux fabricants et importateurs de VAE des moyens de retours gratuits pour les batteries usagées, la France dispose du Décret n°2009-1139 du 22 septembre 2009 relatif à la mise sur le marché des piles et accumulateurs. Celui-ci prévoit que tout producteur de piles et/ou batteries doit mettre en place un dispositif de collecte et de recyclage ou adhérer à un organisme ayant un programme reconnu de recyclage.
C’est dans ce cadre, que l’Union Sport et Cycles a noué un partenariat avec Corepile, actuel leader sur le marché français. Éco-organisme sous Agrément d’État et sans but lucratif, cet acteur assure la collecte et le recyclage des piles et accumulateurs portables, automobiles et industriels ainsi que les batteries des VAE.
Depuis la création de sa filière mobilité en 2017, cet éco-organisme a pu transformer environ 25 000 batteries en objet du quotidien. Tant de métaux qui ne seront pas à extraire ! Frédéric Hédouin, Directeur général explique : « la collecte progresse de 2% à 63,7 tonnes (environ 25 000 batteries) étant donné la croissance récente du marché et la durée de vie moyenne de ces batteries (5 à 10 ans). « De quoi rassurer cet organisme et lui donner de belles perspectives de croissance.
Depuis mai 2019, Amsterdam Air compte parmi les presque 80 adhérents Corepile, dans sa rubrique mobilité (destinée à la collecte et au traitement des batteries de vélos et de mobilité électrique).
Mais alors comment ces organismes font-ils pour recycler ces batteries ?! Zoom sur le cycle de vie complet de cet accessoire indispensable à votre vélo à assistance électrique.
Première étape : la collecte des batteries
La collecte des batteries de VAE et d’autres engins de déplacement personnel motorisé s’effectue selon un procédé bien défini.
Tout d’abord, il n’est pas possible de les déposer dans un point de collecte classique, tel que nous pouvons trouver chez les revendeurs de piles et/ou de batteries.
Le mieux est de la rapporter sans attendre dans le point de collecte le plus proche de chez vous, autrement dit, chez un revendeur de vélos et autres engins électriques. Il en existe actuellement plus de 1000 en France, et l’atelier d’Amsterdam Air en fait bien évidemment partie. Rassurez vous, cela ne vous coûtera rien, puisque le dépôt d’une batterie dans un point de collecte est 100% gratuit.
L’ensemble des batteries des engins de mobilité électrique sont collectés à condition de faire moins de 20 kilos.
Chaque batterie de mobilité usagée doit être protégée dans un fût spécifique (en plastique ou en métal). Dans les deux cas de figure les batteries sont recouvertes de vermiculite*, ce qui permet de les isoler.
* Le vermiculite est un minéral argileux très léger, respectueux de l’environnement, incombustible, inaltérable, imputrescible, inerte.
Pour ce qui est de la relevée de cette collecte, c’est l’organisme auquel adhère l’entreprise qui s’en occupe. En ce qui concerne Amsterdam Air, c’est Corepile qui effectue la collecte. Cependant, cela n’est pas automatique, c’est à la demande du point de collecte, lorsque le fût est plein (soit environ 10 batteries). Cela permet à cet éco-organisme de pouvoir organiser ses tournées et ainsi limiter son empreinte carbone.
Après avoir été rassemblés, ces accessoires sont regroupés au centre de tri.
Deuxième étape : le tri et le traitement des matériaux
Une fois collectées, les batteries de mobilités sont rassemblées au centre de traitement. C’est ici qu’elles sont d’abord déchargées intégralement, puis démontées pour finir par être broyées.
L’étape du démontage est essentielle car elle permet de récupérer les cellules lithium-Ion. Ce sont ces cellules qui vont être broyées en composants recyclables, comme l’acier, le fer, ou encore le polymère ou éléments valorisables avec le nickel, le cobalt ou bien le manganèse.
A la suite de cette étape, commence le procédé de transformation.
Le broyage permet d’éliminer les métaux en fer qui seront directement envoyés dans une aciérie, où une seconde vie leur sera offerte. Les papiers et plastiques, eux, seront extraits et traités par d’autres voies pyrométallurgiques. Une fois que ces derniers sont isolés, les autres éléments constituent alors une nouvelle matière : la “black mass”, c’est une poudre de métaux. C’est justement cette matière qui va subir une étape importante, celle de passer dans des bains successifs d’acides.
Après cette attaque chimique, les fractions obtenues sont purifiées par une succession de procédés comme par exemple : extraction, cémentation, précipitation, électrolyse. On obtient alors des matières telles que du manganèse, du cobalt ou encore du nickel.
Ce procédé porte le nom de l’hydrométallurgie. Cette méthodologie tient son nom de l’utilisation d’acide liquide pour réaliser le traitement.
Troisième étape : la valorisation des éléments
Après avoir été collecté, trié puis traité, les matériaux obtenus sont ensuite valorisés.
Ces métaux ont une seconde vie en devenant des objets de la vie courante tels que des gouttières en zinc, des couverts en acier inoxydable, des bornes anti-stationnement, des articles de quincaillerie, des tôles de voitures, des coques de navires, de nouvelles batteries ou encore des composés pour panneaux photovoltaïques.
Vous l’aurez compris, il est primordial de prendre soin de nos batteries usagées. Au vu de l’augmentation des ventes et de la pratique du VAE, il est indispensable de se préoccuper de leur recyclage. Agir pour l’environnement ne s’arrête pas à l’achat d’un vélo à assistance électrique, c’est aussi porter attention au recyclage de cet accessoire indispensable à nos cycles électriques !