Des Pays-bas hautement engagés...
Voici une petite rétrospective sur une grande étude qui avait été menée par Le ministère des Transports des Pays-bassur la pratique du vélo depuis 1993. L’objectif de cette étude était (et est toujours…) de sensibiliser les autres Pays d’Europe sur l’efficacité du vélo au quotidien et son impact sur les investissements dans une politique de transports.
L’idée étant de contribuer à l’augmentation du nombre de kilomètres parcourus à vélo dans le monde, les Pays-Bas jouissant d’une solide réputation en la matière depuis plus de 10 ans maintenant.
3 idées principales ont été développées dans cette étude :
- Fluidifier la circulation dans les villes avec un transport léger dit « de porte à porte » ;
- Diminuer les émissions de gaz et de bruit ;
- Lutter contre les maladies cardiovasculaires, le diabète et le cancer : le vélo c’est la santé des gens !
Les Pays-Bas reçoivent régulièrement des autres pays d’Europe des demandes de contribution pour l’élaboration d’une politique cyclable. Cette étude, qui avait déjà connu un véritable succès sur une édition précédente, vient appuyer la position d’un pays exemplaire en matière de déplacements à vélo.
L'utilisation du vélo hollandais aux Pays-Bas
34 % des déplacements de maximum 7,5 km se font à vélo aux Pays-Bas. Il est dans le même temps remarquable de constater que pour les déplacements supérieurs à cette distance, 15 % des déplacements se font encore à vélo (entre 7,5 km et 15 km).
Voici les motifs principaux de déplacements à vélo aux Pays-Bas
1/ Se rendre à l’école/suivre des cours
2/ Déplacements domicile travail et divertissements sociaux
La pratique du vélo est 2 à 3 fois plus élevée dans les grandes villes qu’en campagne, dut à la distance de parcours.
La France positionnée 10ème sur 11 pays Européens sur le ratio nombre de vélos par habitant.
Des infrastructures vélos adaptées
Des parkings géants
Le gouvernement Néerlandais a misé depuis plusieurs années sur des infrastructures adaptées aux vélos en ville. Des parkings à vélo géants à la sortie des gares, un peu à l’instar des gros parkings vinci versus voitures chez nous, voilà ce qui fait la différence en matière de déplacements à Amsterdam par exemple. Ces parkings à vélo sont même équipés de bornes de rechargement pour les vélos électriques qui représentent aux Pays-bas près la moitié des ventes de vélos hollandais (contre à peine 2 % en France).
Au delà des parkings aménagés, ce sont des villes entières qui sont pensées pour la pratique du vélo avec des pistes entièrement cyclables, pas de double voie avec des véhicules motorisés, des bornes électriques et des services de location de vélos à côté des hôtels, gares, des priorités données aux cyclistes dans les rond-points ce qui permet aux vélos de rouler nettement plus vite et aux voitures de ralentir etc.
Des ponts et des autoroutes pour les vélos
Très souvent interdits aux vélos, les ponts qui relient les périphéries aux centres villes restent dangereux pour les cyclistes. Aux Pays-Bas, certains ponts sont parfaitement adaptés à l’usage même du vélo hollandais avec un périmètre large de circulation qui assure la sécurité de tous les cyclistes.
Aussi, au Sud des Pays-Bas, entre la commune de Breda et Etten-Leur, 7 km d’autoroutes ont été aménagés pour donner la priorité aux cyclistes sur la route : priorité aux cyclistes à chaque croisement, mâts d’éclairage adaptés, abris et aires de repos pour cycliste, etc.
Pour résumer et si on s’en réfère aux infrastructures vélos en France, devant le succès fulgurant des vélib à Paris, desvcub à Bordeaux ou encore des à vlille à Lille, on s’aperçoit effectivement que l’offre fait aussi la demande…sans offre d’infrastructure adaptée, la pratique du vélo ne pourra sans doute pas évoluer.
Pour faire face aux investissements en terme d’infrastructure, il y a donc des économies très importantes à réaliser en France. Si des investissements semblables à ceux de la Haye (12,62 €uros par habitant) étaient réalisées en France,chaque année l’investissement serait de 12,62 € x 66 millions d’habitant , soit 830 Millions d’Euros. Si ces investissements nous permettaient de faire, comme les hollandais 1/3 de nos déplacements courts de moins de 7 km à vélo, nous économiserions la bagatelle de 34 Milliards d’Euros par an…Combien y a t il de projets publics à l’étude en France avec pareil retour sur investissement ?
La pratique du vélo, ce n'est pas une mode mais un véritable engagement social !
Voilà le message que souhaite faire passer le gouvernement Néerlandais. La pratique du vélo hollandais n’est pas une fin en soi. A titre d’exemple, voici les principaux objectifs de la commune Néerlandaise d’Amstelveen qui compte près de 80 000 habitants :
- Améliorer l’accessibilité des entreprises et des équipements ;
- Améliorer la qualité du cadre de vie en éliminant les nuisances sonores ;
- Améliorer la sécurité des citoyens et de la sécurité routière ;
- Améliorer la santé publique ;
- Renforcer des possibilités d’épanouissement.
Et tout ça à quel prix ?
La politique cyclable coûte évidemment de l’argent. Alors, comment les Néerlandais financent-ils tout cela ? Comme en France, chaque commune dispose de ses propres budgets annuels. Il en va donc de chaque ville de faire les bons choix en matière d’investissements. La commune peut aussi avoir recoure aux financements externes. Par exemple, il arrive souvent que des projets d’aménagement cyclable s’intègrent dans des projets de construction ou de sécurité routière.
Comme en France, les communes Néerlandaises peuvent solliciter des subventions par les provinces et les communautés de communes. Sur des zones industrielles, des fonds européens peuvent être débloqués sur des projets cyclables. Enfin, les financements peuvent aussi provenir de partenariats publics-privés. Par exemple, les recettes générées par les parkings automobiles payants financent les râteliers pour vélos.
Comme on le constate dans les chiffres ci-dessus, Amsterdam reste la ville emblématique et exemplaire en matière d’investissements et de pratique du vélo hollandais. Pas une seule carte postale d’Amsterdam sans voir un vélo au premier plan…
Le vélo d'entreprise, un terme quelque peu étrange en France...
Le vélo de fonction
On connaît en France tous les avantages en nature du type voiture, frais de repas etc. mais on ne connaît pas le vélo d’entreprise. Aux Pays-bas, de nombreuses entreprises ont fourni à leurs salariés des vélos de fonction d’une manière « fiscalement avantageuse ».
Les chiffres ci-dessous illustrent bien ce lien de cause à effet :
En France, des entreprises comme Google, Bouygues Construction ou encore la SNCF commencent à prendre le pli.
A plus petite échelle, le patron d’un magasin de bricolage à Nantes met gratuitement à disposition de ses salariés un vélo…
Nous développerons plus en détail prochainement sur notre blog les aides et les financements proposés pour les entreprises françaises en matière de déplacements écologiques.
Le TrapperShop pour fidéliser les cyclistes
Grâce à un émetteur fixé au vélo, le salarié reçoit des points fidélité à chaque entrée en vélo sur son lieu de travail. Un système d’enregistrement à l’entrée de l’entreprise enregistre le passage, puis le salarié peut acheter des produits ou des sorties culturelles sur le site web Trappershop.
La rançon du succès
Même si leur nombre diminue depuis les années 1990, les Pays-Bas se font voler près de 500 000 vélos par an sur 18 millions de vélos vendus, soit 3 % du volume total.
De nombreuses mesures ont été mises en place pour faire face à ce fléau : mise en place d’un registre national de vélos volés ouvert également au public depuis 2008, mise à disposition de scanners aux policiers pour lire les puces anti-vol intégrées par les fabricants de vélos, rédaction d’un code de bonne conduite par les détaillants de vélos pour les vélos d’occasion…
Que ce soit aux Pays-Bas ou en France, mieux vaut prévenir que guérir : munissez-vous d’un anti-vol solide et homologué et d’une bonne assurance !
Source
Le vélo aux Pays Bas, édité par le Ministère des Transports, des travaux publics et de la Gestion des Eaux